M16

Le M16 est le fusil d'assaut standard actuel de l'armée américaine. Il est utilisé dans plus de 80 pays.

Historique

Issu d'un développement complexe, il s'agit de la version militaire de l'AR-15, un fusil achevé par Armalite en 1958. La fiabilité et la précision de la première version étaient insuffisantes et Armalite revendit les brevets de l'arme à la firme Colt qui reçut une commande de 8 000 armes à livrer aux forces du Strategic Air Command en 1960. Les services de recherche de l'armée américaine en achetèrent 1 000 qui plus est en 1962 et les distribuèrent à des fins de test aux forces sud vietnamiennes. L'expérience se solda par quelques rapports enthousiastes qui débouchèrent en 1963 sur la commande de 85 000 unités pour équiper l'armée de terre sous la désignation XM16E1 et de 19 000 armes supplémentaires pour l'armée de l'air sous la désignation M16. Le M16 fut officiellement adopté par l'armée de l'air américaine en 1964 puis en 1967 par l'armée de terre. Colt reçut une commande de 850 000 unités en 1966.

La véritable innovation qu'il a apporté est l'utilisation d'une munition de petit calibre sur une idée des services de recherche de l'armée américaine. Armalite développa une munition puissante de calibre. 22, soit 5, 6 mm à peu près. Dérivée de la cartouche de chasse. 222 Remington et . 222 Remington Magnum, elle fut appelée. 222 Remington Special puis . 223 Remington ou 5, 56 × 45 mm en désignation métrique. L'armée américaine adopta finalement cette munition, constituée de plomb chemisé, sous le nom de M193. Jusqu'alors, la munition utilisée pour ses fusils était la 7, 62 OTAN, une munition puissante, à la fois encombrante et produisant un recul trop important pour permettre un tir automatique confortable depuis une arme d'épaule. Le bloc soviétique était alors équipé de l'AK-47, arme d'une puissance moindre mais qui en définitive correspondait mieux aux exigences réelles du combat. La nouvelle munition développée pour le M16 permettait aux soldats d'emmener plus de cartouches en opérations et de bénéficier d'une arme polyvalente présentant une portée, une précision et une puissance aussi correctes que celles de l'AK-47. Cette munition devint rapidement le standard de l'OTAN sous la désignation 5, 56 mm OTAN à partir de 1980.

Évolution de l'arme

Militaire Sud Coréen armé d'un M16A2 équipé d'un lance-grenade M203 de 40 mm

Si la munition a constitué un indéniable succès, la première version du M16 (M16A1) présentait de nombreux défauts, sa relative complexité constituant probablement son principal handicap. Les premiers exemplaires envoyés au Viêt Nam possédaient un cache-flamme qui dispersait une partie des gaz directement vers le sol ce qui pouvait soulever un nuage de poussière en tir couché. Ce dernier incommodait le tireur et le rendait plus aisément repérable par l'ennemi. Un autre souci rencontré sur le terrain fut lié à la poudre utilisée dans les cartouches. Lors de la mise au point du fusil, les cartouches utilisées comprenaient une poudre de haute qualité laissant particulièrement peu de résidus. Les besoins importants en temps de guerre amenèrent les fabricants à employer une poudre de moindre qualité laissant un résidu qui lubrifiait l'arme lorsqu'elle était chaude, celle-ci avait alors tendance à s'emballer ainsi qu'à chauffer jusqu'à rupture d'une pièce. Lors du refroidissement le résidu durcissait, bloquant totalement le mécanisme. Cette poudre présentait aussi une courbe de pression plus aiguë que celle de la version d'origine ce qui diminuait la précision et mettait le mécanisme à rude épreuve. Le phénomène fut d'autant plus sensible que Colt présentait le M16 comme une arme ne nécessitant que peu d'entretien et la livrait sans kit de nettoyage.

Entre 1967 et 1970, le M16 fut pourvu d'un canon et d'une culasse chromés pour favoriser l'entretien. Des kits de nettoyages furent distribués, l'arme fut même modifiée pour permettre de ranger le kit dans sa crosse. Le M16 fut aussi pourvu de chargeurs de 30 coups comme l'AK-47.

M16A2 manipulé par un GI de la 25e division d'infanterie lors d'un entraînement à balles réelles à Hawaii

À la fin des années 1970 FN Herstal proposa, pour la mitrailleuse légère FN Minimi, une version perfectionnée de la 5.56 OTAN appelée SS109 (adoptée sous le nom de M855 dans l'armée américaine), qui est actuellement le standard de l'OTAN. En 1981 Colt présenta un fusil adapté à la SS109 et pourvu d'un canon plus lourd que la première version du M16. Le M16A1 était effectivement un fusil d'assaut particulièrement léger comparativement aux autres modèles existants. Avec ses 3, 6 kg chargé il était 300 grammes plus léger que l'AKM adverse, 400 grammes plus léger que le Steyr AUG de l'armée autrichienne, 700 grammes plus léger que le FAMAS français. Le M16A2 qui affiche une masse de 4, 47 kg chargé, soit un embonpoint de plus de 800 grammes, montre que cette nouvelle version correspond à un changement doctrinal plus profond que l'unique adaptation à un nouveau calibre, facilitant la précision et la portée pratique à la légèreté de l'arme.

L'arme fut adoptée par les Marines en 1983 sous la désignation de M16A2 dont le chargeur est devenu le standard STANAG de l'OTAN. L'armée de terre l'adopta à son tour en 1985. FN Herstal obtint le contrat de production des M16 en 1988. En 1994 le M16A3 et le M16A4 furent aussi adoptés. Le M16A4 est semblable au M16A2 à l'exception des organes de visée dont le profil est réduit et qui sont pourvus d'un rail standard permettant d'y adjoindre diverses lunettes de visée. Le M16A3, dispose de ce même rail mais permet un mode de tir automatique au lieu du mode de tir par rafales de 3 coups présent sur les autres versions.

Le M16A2 est désormais une arme dépourvue de défauts de jeunesse. Elle reste d'une conception classique et a connu de nombreuses adaptations, des versions légères et compactes à canon court et crosse télescopique dénommé M-4 sont surtout employées par les forces spéciales. On trouve aussi, une version à canon lourd pourvue d'une lunette pour le tir de précision à moyenne portée, une version pourvue d'un lance-grenade M203.

Depuis 1988, c'est la filiale nord-américaine de la société Belge FN Herstal qui produit les M-16A4.

Plus de 8 millions d'exemplaires des diverses versions ont été produits.

M16

M16-A2

M16-A4

Diffusion des M16A1/A2

Cette liste contient les prinpaux pays utilisateurs du M16 (sauf Diemaco C7) :

Haïti
Honduras
Hongrie
Inde (M16A2, uniquement pour les Forces Spéciales)
Indonésie
Israël
Italie (Forces Spéciales)
Japon
Jordanie
Jamaïque
Koweït
Lettonie
Liban (M16A1)
Lesotho
Libéria
Liechtenstein
Lituanie (M16A1)
Maldives
Malaisie
Mexique
Maroc utilisé par les Forces spéciales de la police et de la gendarmerie royale marocaine
Monaco Garde de la Principauté
Népal
Nouvelle-Zélande
Laos
Nigeria
Oman

Pakistan
Panamá
Philippines (Construit localement comme M16P)
Portugal
Qatar
Arabie saoudite
Singapour (Construit localement comme M16S1)
Corée du Sud
Sri Lanka
Taïwan
Rhodésie du Sud

Bibliographie sommaire

Photo d'un groupe de soldats du Corps des Marines équipés de M16A2 avec bouchons de tir à blanc lors d'un entraînement aux combat en milieu urbain. Certains d'entre eux sont équipés d'un lance-grenade M203.

Mire du M16 et de ses dérivés

D. VENNER, Les Armes de Combat individuelles, Pensée Moderne, 1976
E. BERNADINI, "Les Fusils d'Assaut", Action Guns HS n°5, 1999

Liens externes

(en) Catégorie M16 de l'annuaire dmoz
(en) Historique et spécification techniques sur Modern Firearms
(en) Isræli Special Forces Home Page : M16A2 Overview
(en) Colt manufacturing : The M16A4 Rifle
(en) Page du fabricant FN sur le M-16A4
(en) The Gun Zone : A 5.56mm Timeline
(de) Page sur le M16

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